(Ces fragments ne forment pas un ensemble cohérent et construit.)
Etrange gîte ouvert, disponible, confié.
La pièce unique est propre.
Dans l'angle, le lit de bois, avec ses draps blancs.
"Je suis l'espace où je suis"
On défait les draps, on les plie un à un. On les dépose sur le matelas nu avec la couverture, on rassemble les quelques affaires apportées, on passe un coup de balai, on vide le cendrier, on ferme le volet unique. Avant de sortir en emportant avec soi la petite poubelle, sur le seuil, la main sur la poignée, on jette un dernier coup d'oeil pour vérifier que tout est en ordre, prêt à accueillir un nouvel invité.
et on s'en va.
photo de F. Deligny
Une image est toujours un miracle. Passer des heures à l'habiter, en parcourir les moindres détails. Ici, en noir et blanc, les lignes tissent la forme fragile de l'abri. Triangle de la balançoire, de la cabane. Vide au-dessus de la porte. Entrer dans l'image
ou sortir de l'obscure abri. Attraper la serviette dans l'arbre, se sécher doucement. Puis prendre le panier, et partir.
On se noient* individuellement collectivement.
*j'ai appris il y a peu, avec bonheur, que l'on pouvait parfois accorder le verbe au pluriel avec "on".Une lectrice me révèle que ce n'est pas le verbe qu'on accorde, mais l'attribut. Il y a donc "faute" que je conserve scrupuleusement ici.
Dans INDIVIDUELLEMENT
il y a DUEL ou DUELLE
Les premiers chiffres du numéro de Sécurité sociale en disent déjà beaucoup :
fille
née en 1968
en janvier
à Paris
On ne naît jamais complètement dans le temps et le lieu de sa naissance. On est construit par de l'ailleurs, de l'avant et de l'avenir, dès l'origine.
Charlie Chaplin, Les Temps modernes, 1936
Charlot le héros.
Quelle étrangeté de ne pas être connue par ces gens que l'on connaît si bien. Déséquilibre dans une société où les visibilités (Cf. Marie-Josée Mondzain) ont envahi nos univers mentaux. Nous vivons avec eux, nous pensons avec eux, nous visitons le monde avec eux. Eux ne nous connaissent pas.
Jean Renoir.Figure de grand père, ou de frère. "Un dangereux poète". De ceux qui prennent par la main et accompagnent.
La Grande illusion, La Règle du jeu : déjà les titres pour dire ce qui reste à apprendre.
Et ces autres imagiers sublimes que sont Godard, Rossellini, Dreyer, Satyalit Ray, Kiarostami, Ozu.
Avec eux, on apprend à être libre, oser grandir, aimer peut-être. Il suffit d'oser voir.
Une fidélité absolue, définitive, tragique aux oeuvres de l'art et aux mythes. Incapacité de les trahir. Penser avec.
1992. Dans l'obscurité de la chambre aux volets clos, là bas : L'Aurore de Murnau.
Apprendre le silence des hommes, la sourde violence des solitudes, l'attente des femmes, l'impossible conjugaison des désirs, des rythmes, des temps, des peurs.
Naître en 68, juste le temps de croire qu'un vivre ensemble est possible. Être incapable même de s'imaginer en dehors du collectif. Se sentir appartenir au groupe, à la masse. Difficultés immenses à se penser soi-même, à envisager sa vie, ses frontières.
JE / NOUS - Je noue. Faire sa vie de ce tissage relationnel jusqu'à s'oublier. Le groupe, les autres, le corps social avant le corps singulier. Faire de ce collectif sa singularité.
Imaginer longtemps que les hiérarchies sociales n'existent pas. Y croire. Penser que les pauvres sont plus honnêtes que les riches. Se demander "riche de quoi ?" "pauvre de quoi ?" Imaginer que les ouvriers sont plus intelligents que les bourgeois. Cacher longtemps qu'on est d'une famille "riche". Ne pas en dormir de remords ensuite. Découvrir avec soulagement le texte de Pasolini :
Scandale de me contredire, d'être
avec toi, contre toi ; avec toi dans mon coeur,
au grand jour, contre toi dans la nuit des viscères ;
reniant la condition de mon père
- en pensée, avec un semblant d'action -
je sais bien que j'y suis liée par la chaleur
des instincts, de cette beauté qui me passionne
fasciné par une vie prolétaire
née bien avant toi, je fais ma religion
de sa joie, non de sa lutte
millénaire ; de sa nature, non de sa
conscience ; seule la force originelle
de l'homme, qui, en s'accomplissant, s'est enfuie,
lui donne l'ivresse de la nostalgie,
une lueur poétique : et je ne sais
rien en dire de plus, sinon ce qui serait
justesse, et non sincérité, amour
abstrait, et non poignante sympathie... (...)
et se sentir moins seule.
Chanter à tue tête dans la Renault 16 "Le déserteur" de Boris Vian, serrée, au chaud dans la famille nombreuse, sur la route de Dunkerque où nous allons assister à une cérémonie militaire, 40 ans après le bombardement du Fort où a peri mon grand-père militaire,
et trouver tout cela normal.
Créer n'est pas déformer ou inventer des personnes et des choses. C'est nouer entre des personnes et des choses qui existent, et telles qu'elles existent des rapports nouveaux.
Robert Bresson
"je ne te vois pas, tu es du côté que je ne vois pas"
L'angle mort en voiture
L'angle mort de la mémoire
L'angle mort de la politique
L'angle mort de l'économie mondiale
L'angle mort de son désir
L'angle mort de son destin
Quino, Les vacances de Mafalda, éd. Glénat, 1992
Pendant les années d'enfance, dans le "bureau", volets clos, lumière chaude des lampes aux abat-jours translucides. A 10h, les "nouvelles". Silence dans la pièce, bruits informes avant que le son ne se stabilise sur la bonne fréquence. Enfin, le reste du monde, l'extérieur.
1978, l'enlèvement du baron Empain : un fait-divers parmi d'autres. Début d'une longue série d'angoisses, insomnies. J'ai peur de remonter dans ma chambre. Pendant quelques mois, je suis "interdite de nouvelles" et je monte me coucher avant les autres. Je passe des heures à attendre le sommeil. J'apréhende l'instant où la lumière du couloir s'éteindra. Je guette le moindre signe. Les formes se laissent lire : la lucarne de la pente du toit qui descend, les noeuds du bois de la paroi, l'obscurité qui glisse sur le papier peint bleu. Immenses distances qui me séparent des autres, des corps des autres. Je me sens infiniment seule avec les images qui me hantent. Je les fabrique moi-même.
Tous les soirs, pendant longtemps, je fouille le moindre recoin de la chambre, sous le lit, dans le placard, derrière les poutres.
Préhistoire d'une longue série de peurs engendrées par ces multitudes d'informations dont je ne sais que faire, impossible à transformer. Elles ne produisent rien, elles m'habitent. L'informe hante, taraude. Je suis dans la grotte, face au mur balayé par les ombres qui n'en finissent pas de danser, de se tordre. Tout est possible. Cauchemars : les pires cataclysmes, la bombe atomiques, les génocides, les raz de marées, les famines, les corps décharnés, les charniers, les exilés, les enfants morts, les déplacés, les mutilés, les otages, les fusillés, les disparus. Une géographie qui se compose à coup de tragédies.
Obscénité d'un système médiatique qui se complaît à croire et faire croire à ce qu'il donne à voir, qui joue avec nos peurs, nos instincts les plus féroces, notre impuissance ; machine à émotions, abolition des distances, pertes de mesures, on zoome, on cadre, on insinue, on focalise. On en fait quoi de tout ça ? Et qui nous apprend à lire les images ? Et ce grand mouvement qui charrie la boue des jours, des vies, des relations humaines. Tout au même niveau, la neutralité des tons de voix, l'émotion des témoins, l'arrière plan sans profondeur. Plus tard, la télévision, toujours plus raide, haletante, prête à tout. La lente transformation d'un imaginaire collectif travaillé de l'intérieur par cette multitude de "visibilités".
Une génération, c'est peut-être un ensemble de gens qui partagent les mêmes peurs.
Quino, Les vacances de Mafalda, éd. Glénat, 1992
La lampe reste éteinte. Les écrans nous éclairent. Que sont devenus les abat-jours ?
" Oh ! si je ne vivais pas dans la cinquième génération des hommes ! si, plutôt, j'étais mort auparavant, ou né après ! En effet, maintenant, c'est l'Age de fer. Les hommes ne cesseront d'être accablés de travaux et de misère pendant le jour, ni d'être corrompus pendant la nuit, et les Dieux leur prodigueront les amères inquiétudes. Cependant les biens se mêleront aux maux. Mais Zeus détruira aussi cette génération d'hommes, après que leurs cheveux seront devenus blancs. Le père ne sera point semblable au fils, ni le fils au père, ni l'hôte à l'hôte, ni l'ami à l'ami, et le frère ne sera point aimé de son frère comme auparvant. Les vieux parents seront méprisés par leurs enfants impies qui leur adresseront des paroles injurieuses, sans redouter l'oeil des Dieux. Pleins de violence, ils ne rendront point à leurs vieux parents le pris des soins qu'ils ont reçus d'eux. L'un sacagera la ville de l'autre. Il n'y aura nulle pitié, nulle justice, ni bonnes actions ; mais on respectera l'homme violent et inique. Ni équité, ni pudeur. Le mauvais outragera le meilleur par des paroles menteuses, et il se parjurera. Le détestable Zélos, qui se réjouit des maux, poursuivra tous les misérables hommes. Alors, s'envolant de la terre large vers l'Olympos, et délaissant les hommes, Aidôs et Némésis, vêtues de robes blanches, rejoindront la race des Immortels. Et les douleurs resteront aux mortels, et il n'y aura plus de remède à leurs maux."
Hésiode, Les travaux et les jours, fin du VIIIe siècle avant J.-C.
A table, il faut bien se tenir, faire attention aux coudes, se tenir droit, manger la bouche fermée, ne pas trop parler, maîtriser les gestes, ne pas se tacher. Ne pas utiliser le couteau pour couper sa salade. Le pain est le seul aliment qu'on peut toucher avec les mains. "Quand tu seras reçue chez la reine d'Angleterre" disait-elle.
On a beau s'entraîner à ce jeu social tous les jours, on n'en reste pas moins malhabile.La lecture à voix basse, en solitaire, est une des activités les plus austères et rébarbatives que j'ai pu découvrir. Même encore aujourd'hui, je trouve très ennuyeux de lire seule. Il manque le ton, la voix, les voix, les corps.
L'imaginaire est-il forcément à partager ?
Pendant longtemps, seule la Bande Dessinnée qui concilie image et paroles, cinéma et théâtre, et où l'on peut lire dans les pensées des personnages, m'intéresse.
Mais dans le monde où je me suis éveillée, la BD n'est pas considérée comme une forme d'expression culturelle "intéressante" (le monde étant hiérarchisé entre "intéressant" et "inintéressant").
Gosciny et Uderzo, Astérix
Chaque page est un véritable bonheur. Points de vue, cadrages, gros plan, champ/contre-champ, premiers plans, arrières plans, détails : j'apprends à lire les images avec beaucoup plus de dextérité et de plaisir que les mots. Je passe des heures et des heures à relire chaque album. Je connais par coeur les expressions et les onomatopées. En grandissant, je découvre avec bonheur les subtilités des dialogues, des situations, jusqu'aux prises de positions politiques à déceler à travers les aventures des deux gaulois.
Les miniatures persanes. Ici, il ne s'agit plus d'une successions de vignettes et d'un temps linéaire qui raconte, il ne s'agit pas non plus de la fixité d'un point de vue choisi sur le monde et illusionniste comme dans le peinture occidentale classique. Il s'agit d'une construction à parcourir. La puissance d'un cheminement qui conjugue les temps par la force d'une seule image. L'écriture, incompréhensible pour moi, est rejetée dans le marges tout en restant souvent partie prenante de l'image. L'espace s'ouvre et se déplie, la scène se déroule, tout est là : présent, songe, intérieur, extérieur, vision d'en haut, de côté, d'en bas. Oui, cela ressemble bien à la vie, mais avec la précision stylisée des choix, pour conduire le regard, rythmer la lecture, équilibrer les formes en tension.
Illustration du Jardin de la Rose du Pieux Jami, 1553
Aujourd'hui, je concède à cette catégorie de la population un certain pragmatisme.
Longtemps, j'ai vécue avec l'idée que l'"homme est naturellement bon". Lentement, j'ai appris et compris que cette idée était aussi idiote que celle de le penser "naturellement mauvais".
Les gens de droite pensent d'abord à eux, à leur clan, à leur groupe. Ils sont souvent plus honêtes dans leur malhonneté que les gens de gauche. Ils sont plus souvent pessimistes et font moins souvent le contraire de ce qu'ils disent. Ils peuvent même, parfois, être franchement sympathiques.
Pourtant, malgré tout, je reste profondément de gauche. Avec une petite confusion probable entre l'humanisme et "être de gauche". Même si cela demande un effort quotidien, un décentrement de chaque instant. Mais c'est nettement plus intéressant.
Grande admiration pour les collages de Martha Rosler qu'on redécouvrent sur les murs blancs d'une institution.
Ils vieillissent doucement, avec leur cynisme presqu'adolescent. Ils nous rappellent que cela fait déjà un moment qu'on essaye de composer entre les clichés, coincées au bord de l'image, entre la cuisine équipée et les placards publicitaires qui envahissent progressivement les rues, nos rêves, leurs phantasmes. Jusqu'à nos désirs les plus intimes écorchés. Et le cycle annuel des couvertures de magazines qui répètent, inlassablement, la règle normative jusqu'à l'écoeurement.
En 40 ans, on a assisté à un glissement de la politique (en tant que travail du "commun") vers la communication. Un jeu d'émetteurs et de récepteurs. Un jeu de dupe et de faux semblant. MÊME LES IMAGES NE S'EN REMETTENT PAS.
Tout le monde ment, triche. "Il suffit de savoir communiquer". "Tout est une question de présentation". Cela se joue à des effets de cadrage, de langage, des jeux de police de caractère. "Pour l'image, c'est important".
Heureusement, il reste des bribes de hors champs à investir.
Vers l'âge de 10 ans, je découvre le Cirque imaginaire de Victoria Chaplin et Jean-Baptiste Thierrée. Cirque pauvre, muet, sans musique et sans châpiteau. Soulagement : la MAGIE existe. Celle des lapins sortant des chapeaux, celle des heures passées la bouche ouverte, dans un demi hypnotisme à expérimenter de la pure poésie. L'espace de la représentation aussi. Il s'ouvre. Je rêve de devenir funambule.
Plus tard, la découverte des travaux de Robert Filliou me feront le même plaisir. Il y a un bricolage à vivre, des assemblages possibles, de petites constructions à agencer.
OS ARGONAUTES
O barco, meu coração não aguenta
Tanta tormenta, alegria
Meu coração não contenta
O dia, o marco, meu coração, o porto, não
Navegar é preciso, viver não é preciso
O barco, noite no céu tão bonito
Sorriso solto perdido
Horizonte, madrugada
O riso, o arco, da madrugada
O porto, nada
Navegar é preciso, viver não é preciso (2x)
O barco, o automóvel brilhante
O trilho solto, o barulho
Do meu dente em tua veia
O sangue, o charco, barulho lento
O porto silêncio
Navegar é preciso, viver não é preciso
Chico Buarque et Caetano Veloso
Voyager dans la géographie et le temps, préférer la réalité des temps, jongler entre les temporalités, choisir la carte plutôt que le territoire, mais perdre le fil, celui de sa propre histoire, ouvrir le tiroir, prendre une nouvelle aiguille, s'asseoir, et assembler les pièces de tissu comme on compose un espace à habiter à partir des multiples pièces d'un puzzle fait de morceaux de temps justement, en espérant retrouver la serénité.
… À quoi servirait donc de parcourir le monde si j'ignore tout de la colline qui jouxte ma maison ?
Enfant, je voulais déjà inventorier toutes les fleurs, toutes les plantes de mon jardin. En surveiller les moindres insectes. Dénombrer l'infini en somme, le grouillement, énumérer la multitude, apurer la profusion des choses. Il m'est resté de cette époque un goût microscopique pour le monde, la passion de l'infime, le désir de devenir un jour le géographe des brindilles…
… Car autant le redire pour que cela soit clair, tant que je ne connaîtrais pas l'herbe de cette colline, il me paraît vain, stérile et inutile d'aller ruminer le monde.
Extrait de Sourates, Jacques Lacarrière.
L'école, détestée les premières années, regretter la maison pendant toute la journée, et apprendre à passer d'un lieu à un autre en restant soi, tenter quelques rencontres, des amitiés, grandir, passer d'une classe à une autre, les bulletins de notes ; quitter le monde protégé de l'école "privée" (privée de quoi ?) ou "libre" (de quoi?) et s'avancer librement vers "la laïque et républicaine", mixte de surcroit, en éclaireur, première de la fratrie à s'aventurer, ramper de classes en classes, toujours "moyenne", accumuler les résultats médiocre, ramper encore, jusqu'au lycée, jusqu'au choix, enfin, celui des arts ; apprendre à "écrire mal" pour dissimuler progressivement l'orthographe hasardeuse ; se cacher derrière une identité "asexuée", le temps de s'habituer "aux garçons" ; préférer à toute autre discipline celle des "travaux manuels", le cours le plus passionnant, le plus joyeux : apprendre à fabriquer des classeurs, des boîtes, à découper et coller, à utiliser ses mains, à maîtriser ses gestes ; subir les multiples réformes, le "brevet des collèges" la seconde "indifférenciée", les nouveaux programmes incompréhensibles pour les parents ; découvrir aujourd'hui que les travaux manuels ont disparu, on dit "remplacés par", c'est faux, c'est irremplaçable ; se passionner pour les analyses de textes, aimer finalement les mathématiques, s'enfoncer joyeusement dans les questions philosophiques, passer le BAC, l'avoir, en être surpris, sortir du lycée. Et ensuite ?
Les portes / frontières / fenêtres, la peau des murs, les passages, le dehors et le dedans, l'incapacité à penser ces espaces multiples. Esssayer de vivre ces circulations, rejouer les entrées comme au théâtre, essayer de photographier les passages, les tunnels, les portes, assister en 40 ans à une transformation profonde de la géographie, le Mur de Berlin abattu, exit l'URSS, croire que les frontières n'ont plus de sens, appartenir à un peuple qui a le droit de se promener partout ; assister peu à peu à la construction d'autres murs - Mexique / USA - Israël / Palestine - manifester encore sans y croire, se rendre compte que l'Europe est une fortersse, perdre pied dans le contemporain en se demandant quelles repentances nos enfants seront obligés de faire ; s'appercevoir au fil des années que les "autres" ne viennent plu, s'appercevoir aujourd'hui qu'on expulse les concitoyens.
Le dimanche, celui de l'enfance : la messe le matin, le déjeuner en famille, les balades en forêt, l'ennui ; celui de l'adolescence : la chambre, la musique, pas envie de se promener, la messe est finie, la pluie dehors, l'ennui encore.
Les héros : Salvadore Allende, Mahatma Gandhi, Nelson Mandela, Charile Chaplin, Bernard-Marie Koltès, Georges Bernanos, Jean-Luc Godard, Paul Cézanne, Simone Weil, Gilles Deleuze, Jésus-Christ, Jean Renoir, Jean Jaurès.
Milieu, milieu de quoi ? on naît dans un milieu, au milieu des autres ; s'écarter progressivement, arpenter la marge, la faire sienne partiellement, retsre au bord plutôt, à la charnière de deux, dix, cent mondes, etc.
Responsabilité
Obéir / désobéir : l'incapble soumission hiérarchique. Juste en faire un jeu, mais avoir plus peur de trahir le frère, l'égal, le pair...
Ventre
Grilles
Se soigner / soigner : de passage à Paris, un déjeuner rapide avec E. qui vient de New York et y retourne bientôt. Je lui demande ce qu'il retient de positif de la France où il vit maintenant depuis plusieurs années. "La Sécurité sociale" me répond-il.L'autre / les autres / et moi et moi et moi
L'argent
Jugement moral
La cour d'immeuble comme espace sonore du commun, le vide intérieur qui appartient à tous, les sons qui parfois deviennent bruits, montage collectif d'une ambiance sonore partagée.
Tentations
quoi faire ? que faire ?
Face à la mer
Le hors champs, la quête absolue, absurde, veine.
(Christine Barbier-Kontler, Les multiples voies de l'Eveil, in Le Monde des Religions n°7 "Les sagesses chinoises")