(Marseille)
La barre horizontale de pierre
a été amenée là
qui souhaite ressembler aux îles blanches
Loin la masse blanche et brique se déplace
Un navire
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Il y a une route, je le sais par ce bruit des moteurs et des pneus, un coucou et un autre oiseau. Je peux entendre que la voiture tourne et sapproche, au gravier déplacé. On se lève, le chien et la douche. Lheure. A moi.
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(Lyon)
Cest bientôt lheure de chaque jour. Jentends le tic tac du réveil. Jai quitté et la mer et la campagne. Je suis revenu.
Comme cest la saison des multiples départs, dautres reviennent. Un enfant, par exemple. Dautres sont sur le chemin daller et sarrêtent. Dautres sont arrivés, doutre mer, sur le continent, et viennent. Mais ils retourneront aussi.
Et nous les attendons tous, aujourdhui, lenfant qui revient, demain, et après demain les amis.
A la fin de chaque saison lhomme retourne, revient, majoritairement.
Le tonnerre dit une journée mouillée et moite. Je sens mes épaules nues, fraîches et en attente. Jespère laverse. Je trouve très beau ce mot, laverse. Lintérieur de la maison est encore sombre. Bien sûr. Peu de lumière, ce jour qui gronde. On dit toujours que le temps change après le 15 août. Nous sommes le 16 août.
Cest lundi. Je vais sortir en ville. La poste. Les photocopiées. La Photo station. Le café. Le journal. Peut-être la carte postale. Je couvrirais mes épaules. Je prendrais un parapluie. Au retour je trouverai le courrier.
Nous avons reçu des amis qui passaient. Arrêt rituel maintenant.
Nous avons été dîner chez de vieux amis.
Il faudra ce rite de se rendre visite car sont passées les raisons des fêtes aux lieux divers dhabitudes. Nous fêterons chez nous !
Jespère avec les vieux amis des voyages. Des voyages à leurs terres intimes où ils se rendent. Je pense à ceux-ci dont lun va lautre retourne dans le Schlesvig Holstein, Kiel et passent la frontière du Danemark, traversent la mer, parcourent leurs îles.
Bien sûr les rencontres. Et il faut aller dehors pour rencontrer. Quelques fois simplement un sourire. Dautrefois un souvenir. Encore une fois, un oiseau qui nous a accompagné et à qui nous restons fidèle, qui fond sur nous toutes ailes déployées.
Je vous le souhaite.
Un lieu en sursis quil va falloir préparer pour recevoir. Alors une attention particulière. La petite pièce décriture, et sa table aux carnets, lettres, documents, en-cours, dictionnaires.
Il y a peu, cest une enfant qui y dormait. Je lui avait préparé un bloc notes, un crayon, des enveloppes et des timbres. Et deux livres auprès de son lit. Un sur les arbres, lautre, en anglais, sur les oiseaux. Avant de se coucher, elle est venue de sa chambre et, auprès de la table des grands elle ma demandé de dire les voix des mouettes que quelques temps je relevais avec délice et malice. Quel bonheur de voir heureuse une enfant !
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Rêver dune incorporation militaire ? Cest curieux. Quant au déplacement, il faut descendre pour retourner du Centre dincorporation, il y a des rochers, le parcours est périlleux, jexpérimente un chemin pour les dames qui me suivent sous lacquiescement des gens qui sont en bas.
Un homme nettoie les escaliers de limmeuble.
Tôt.
Mais pas le jour habituel.
Jai entendu le balai contre les marches.
Je me suis dit ce nest pas samedi.
Les poignets posés sur les cuisses elles mêmes croisées, le dos reposé au dossier. Je me dis non je nattends pas, alors que je pensais, en défaisant le croisement des poignets, et me penchant pour écrire jattends les poignets croisés etc. Non.
Quoi dautre ? Le réveil. Que jentends. Et tout, autour, que je nécris pas.
Lhomme de ménage de limmeuble est en bas. Il déplace les poubelles on dit bacs roulants ! pour nettoyer leur local. Bruits. Le bruit des poubelles. Bruit du matin. Bruit de lhumanité. Tic tac du réveil, parfois sonnerie maintenant sifflements brefs et plusieurs même celle des voisins. Et chocs et roulement des poubelles, et enlèvement et frappe contre le camion pour les bien vider. Klaxon du camion quun mauvais stationnement gêne. Va et viens des hommes dans les allées : sortie et rentrée des poubelles. Rentrée des hommes dans les cafés nombreux de la rue.
Puis ouverture des grilles et portes des restaurants.
Livraisons des fournisseurs. Camions et camionnettes sarrêtent dans la rue. Légumes, fruits devant les portes. Descente à la cave des vins. Marques des produits frais : Dombes, Beaujolais, laitiers.
Futurs matins nouveaux inconnus dans peu de temps.
Lendemain matin identique. Même levé plus tôt. Ah ! pas le sifflement strident de loiseau de juillet ! Cest vrai, où est-il passé ?
Insatisfait de trop peu de solitude ;
Grincement dune porte au-dessus. Lappartement habité. Autrement. Après la mort de mon bon italien Annichirico, le nouvel habitant ma demandé des oignons. Soi-disant quil recevait des amis pour inaugurer son appartement. A travers les fenêtres de lescalier, doù on plonge dans notre cuisine. Je lai aidé à fermer les fenêtres, il ny arrivait pas. Souvenir de Talbot Street, et de Berea. Mais à Berea jai trop souffert de ne pas pouvoir être seul. Impossible de rencontrer seul, et de garder pour soi seul. Ne sais-je pas faire ? Dénicheur dexistences ! Provocateur de regards ! trop loin, et pas assez exploités !
« Limpossibilité de fixer lexpérience qui est expérience de l « éclair ». »(Jacqueline Risset Dante.)
« sinon qualors mon esprit fut frappé
par un éclair qui vint à son désir »
Bientôt repartir, et de nouvelles langues. Cela coûte, je le sens bien au ventre. Trois semaines avec de la famille. Cest tellement. Monter lexposition à Dublin. Je fais, jinvite, et cela me coûte. Finalement jy arrive. Tant à surmonter. Cela ne se voit pas, je crois. On pense cela naturel de moi. Quoique, naturel ! Oui, dans ma nature. Créé par quelle psychose ?
La voix de matin travers le plancher. La radio, sans doute, si tôt. Les humains nont pas déjà un tel débit !
Ils sont rentrés travailler, les humains.
Demain arrivent encore des amis.
Etonné dune légère ébréchure à cette tasse blanche, au bas de lanse, observée à un léger craquement lors dune torsion inhabituelle. La ramener sur la table pour le petit déjeuner.
Je lai montrée à M. dans la journée. M. dessine maison et jardin. Je dessine des voyages. Et où révéler, la prochaine fois ? La rue, ô la rue !
Il me la faut pleine, alors quil me la fallait vide autrefois.
Dois-je insister et marquer cest vrai, je nen ai encore rien écrit ? Que je men vais, que je quitte le lieu de mon enfance, de mon adolescence, de ma famille. Jen ai mis du temps, pour appliquer cette vieille décision ! Il aura bien fallu une femme. Bravo, Martina ! Je ne suis pas fatigué, mais dites donc ! Quelle bousculade ! Quelle agression ! Quelle intrusion ! Quelle violence ! Je saute, et je vole ? Dublin, la Ligurie. Oui, je ne tombe pas. Insensible ? Si matérialiste ! La garde. Serré de près !
Cette immense prétention de tous ceux-là qui gardent les livres ! Place et poids. Ridicule ! Jen suis. Quand vais-je me vider ?
(Les choses acquises les concepts, les idées- parler différemment, et contre elles !)
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(Funtana, Istrie, Croatie, puis Zagreb)
À lheure des pêcheurs je pense à cette destinée de la belle albanaise à lécart et seule sur la terrasse de son glacier de mari, la chevelure relevée et attachée, geai soyeux, lavant-bras à la hauteur du poignet entouré dor, bracelets sur la peau brune, lenfant se tient debout, les mains sur ses genoux, elle sourit de dents si blanches, et de lèvres accueillantes à notre salut, elle regarde passer le monde.
Fredi dit que ce sont des paysans, dans ce langage supérieur. Que font donc de plus les citadins que remuer du vent et de mépriser la beauté de lhumain ?
La mère arrose les fleurs en pots sur le muret de la terrasse, à lheure des pêcheurs.
Jattends quon se lève, mais je nai quà aller seul !
Je suis bien seul, à aimer les terrains vagues, les docks, les banlieue le périphérique, lau-delà du périphérique.
- Est-ce quil y a une mathématique dans tes longueurs et espacements, la largeur des couleurs du prisme ? Je suis témoin quelle en évalue les proportions justes - (Mince, peu voyante).
- Quelles sont les dimensions de luvre ? (Ce qui est peint, ou bien le mur ?)
Ce qui est peint : 1369, 5 x 80
Le mur : 1609, 5 x 250
Jai fait douze tableaux en sept jours dit hier (23. 09. 1999) Ivan Kozaric. Je comprends tellement cette comptabilité, lurgence de les faire, les compter, en dire le nombre. Ah ! Combien de poèmes, de photographies !
Cest curieux cette sensation quil ne me reste que peu de temps à vivre. Je touche trente ans, ces trente ans raisonnables. Je ne parle pas dun accident précoce, mais bien de cet âge où lon meurt dâge. Je lis que cest si peu, trente ans, le nombre dannée que jai travaillé. Et tout cela que jai à exploiter, photos et papiers. Sans compter ce que ces trente ans décritures oh la la ! ici cela fait épaisseur, tout à coup !
18/11. Et bien oui lange est bien là, oh ! Sans doute pas celui de Wenders, mais qui sait ? Lange nest que ce que nous mettons en lui de désir, et si inatteignable encore à cause de notre inertie- nous ne pouvons que savoir conscient que nous sommes alors- quil peut-être homme seulement, bête, et peut-être ignoble. Et oui lange est bien là, archéologue. Le jour, aussi, celui là, le lendemain de la rencontre de lange, qui fouille un four à chaux sur la commune, route de, cest larrivée mondiale des Beaujolais primeur, seulement rigolo et connu pour sa dangerosité. Nous savons maintenant que le patron du café de la place sappelle Ben, à lappellation du mien, que son épouse Nathalie est peintre, abstraite, et quelle participe à une association que nous connaissons de nom par une amie commune, Inge, et que leur fille sappelle Camille. Comme la céramiste, là-haut, plus haut. Belle surprise ! Je ne voyais pas vraiment comme cela, dautres femmes plus atypiques derrière le bar cet été, et ces semaines à me donner mon journal, à sénerver, discrètement, derrière moi à la poste. Il y a Gisèle, qui vient boire, ce jour là, un chocolat à lheure du vin, du saucisson et du fromage, et qui achète et lit La Marseillaise mais, je nai pas vu lHuma ? Et Jean-Marie, qui dirige le Gîte, le châtelain nous dit Ben. Lange, hier, a bu un essai de sirop à leau, lessai, dis-je parce quelle sest fait lire le stock possible des sirops sur les rayons pendant que nous essayions de la diriger vers un sirop alcoolisé, lanis, le pastis. Peut-être décline-t-elle les boissons alcoolisées ? Ces possibles-là ? Ce midi, elle a fait mousser et débordé un verre de Schweppes ? Et son amie, présentée aussi mais où avais-je la tête, buvait un café. Quest-ce quun ange ? La force de lêtre en permanent regard le révèle. Jarrive, jai peur du silence et du refuge, il faut sortir de la cour pour une chance.