« Lorsqu'elle voyage, un carnet de croquis ne quitte pas les genoux d'Anouchka. Assise au coin d'une rue ou d'un champ de manioc, elle tire leurs portraits aux enfants qui se disputent leur tour. Chacun repart avec le sien, elle rentre donc souvent bredouille de ses longues ballades.
Au retour, le voyage se prolonge. A Paris, sa peinture se nourrit encore longtemps des couleurs, des visages et des souvenirs du Maroc, du Sénégal ou de Madagascar. En France, de l'autre côté du miroir, elle peint aussi les portraits de ces immigrés anonymes venus se perdre dans la foule du RER, s'attachant à l'histoire humaine et administrative de ces hommes et femmes, déracinés aux destins souvent étranges et douloureux.
Mais l'intérêt de la peinture, dit-elle, tient moins au tableau qu'au plaisir de peindre. »
Camille (le joueur de flûte traversière du Carnet de Voyage, publié dans NOTES 2006). Prochaine exposition : du 8 au 29 novembre 2008 (Boulogne s/mer)
Carnets de Voyage + Portraits peints + Courrier d'identité, au Cloître de la Bibliothèque municipale de Boulogne-sur-mer (62).
Consulter le site de AD :
http://anouchkadesseilles.free.fr/Archive
Anouchka Desseilles vit et travaille à Paris. Bien avant cette traversée africaine, ses peintures s'interrogeaient sur les conséquences du fonctionnement de nos pratiques commerciales à travers un regard sur la main d'oeuvre ouvrière.Toujours sous le mode du détournement du slogan publicitaire les questions se poursuivent avec ces nouvaux portraits: "Qu'est ce qui rend la vie plus belle": les produits, les individus consommés par l'occident pour son bien-être!