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_Petite introduction - 4 octobre 2006 + Synthèse ou une histoire de perception - 20 juillet 2007

Petite introduction 

Pour qu'il y ait perception visuelle, sonore, mentale, sensorielle, il y a articulation, au moins, de deux notions complémentaires.

Chaque fois qu'on entend, qu'on voit, qu'on touche, qu'on perçoit un son, une image, une chose ou une idée, nous sommes dans une mécanique de perception qui est le résultat de cette articulation que j'appelle de « notions complémentaires ».

Les plasticiens sont ceux, je pense, qui ont été les plus concernés par ce phénomène de perception. Dans le comment peindre, comment dessiner, comment représenter, depuis des siècles ils se confrontent à cette question. Utilisant les méthodes de chaque période, les analysant, les artistes cherchent et inventent de nouveaux outils de pratique et de pensée, ayant souvent recours à des systèmes d'approche autres que l'art.

Les sciences, la philosophie, la psychologie, la sociologie et la politique, tous ces domaines qui contribuent et constituent l'entité de l'humain, ont été le recours des plasticiens pour signifier leur rapport au monde. Chaque recherche redéfinit ce rapport en articulant plusieurs aspects qui forment un langage plastique.

Et histoire du géogramme et planogramme

J'ai eu recours à la géométrie le moment où le comment peindre encore aujourd'hui m'a amené à reconsidérer l'espace peinture dans son aspect physique et structurel, là où la problématique du fond et de la forme se résout par l'articulation plein/vide. Le plein et le vide, deux notions complémentaires opèrent simultanément pour qu'il y ait perception. Afin que cette mécanique de perception soit évidente, la géométrie s'impose par son caractère perceptible commun et précis.

Dans un rectangle je délimite une forme géométrique, sa délimitation interne/externe implique deux formes. Celle qui est délimitée et celle qui la délimite. La perception de l'une implique sa complémentaire.

Ainsi je crée et définis le « géogramme » en tant qu'unité constituée dans un rectangle par l'articulation de deux éléments géométriques, articulés en plein/vide.

A partir de cette observation, mon travail se porte sur la recherche de ces géogrammes possibles. D'abord à plat, dessinés (représentés), après par l'élaboration des maquettes à l'échelle 1/10, l'élaboration des matrices échelle1 et concrétisation du géogramme dans sa complémentarité inversée en deux peintures par le procédé plein/vide.

Parallèlement au travail de peinture une autre recherche commence sur la dynamique de cette mécanique. Moyennant d'autres techniques, procédés, matériaux, j'applique l'articulation de l'espace peinture à d'autres domaines (volumes fixes et mobiles, espaces articulés en transparent translucide…). 

Durant cette période des pièces se réalisent, des projets émergent, et le questionnement fait remonter à la surface... quelle expression ?...

Un jour, je me souviens, c'était un après-midi, les deux peintures complémentaires de «pi grec» étaient déjà réalisées depuis quelque temps et je n'arrêtais pas observer cette articulation qui me procurait un intense intérêt. Les deux éléments constituant le géogramme, identiques, simplement inversés, imbriqués de telle manière, j'étais devant le yin et le yang de l'espace géométrique.

C'est à partir de cette articulation que le premier planogramme a pris forme. Je ne sais pas s'il y eu d'abord les mains ou la pensée, je sais que j'ai compris en le faisant que j'étais en train de découvrir un nouvel espace autonome, de créer un nouveau percept et non pas une application.

Une bande de papier de quelques cm en largeur et une dizaine en longueur, quelques incisions faites au cutter, quelques articulations et je tenais dans la main ce premier planogramme. Tout fonctionnait ! Le géogramme en premier plan son complémentaire reporté, replié en arrière plan, « l'ici et l'ailleurs » restant lié dans ce nouvel espace. Le papier, support et matériau, possédait toutes les propriétés nécessaires, toutes les qualités plastiques, réunissait à lui seul tous les paramètres de cette nouvelle recherche alors que je donnais la définition du planogramme : géogramme dans sa structure plane projeté par l'articulation du pliage/dépliage dans l'espace tridimensionnel.

Revenir à la dimension surface, n'était-il pas encore reposer la question sur la préoccupation de toujours et tenter d'apporter une nouvelle approche de cet espace ?

Ainsi le géogramme et planogramme en parallèle, deux espaces autonomes, deux percepts, constituent aujourd'hui ma recherche.
4 octobre 2006

((((((
Synthèse ou une histoire de perception
(texte daté du 20 juillet 2007, toujours en transformation, et qui intègre, dans sa version complète construite sous forme de Livret, des images - graphiques, photos des oeuvres, détails.)

Pour qu’il y ait perception visuelle, sonore, mentale, sensorielle, il y a articulation, au moins, de deux notions complémentaires.
Chaque fois qu’on perçoit un son, une image, une chose ou une idée, nous sommes dans une mécanique de perception qui est le résultat de cette articulation que j’appelle de « notions complémentaires ».

Les plasticiens sont ceux, je pense, qui ont été les plus concernés par ce phénomène de perception. Dans le comment peindre, comment dessiner, comment représenter, depuis des siècles ils se confrontent à cette question. Utilisant les méthodes de chaque période, les analysant, les artistes cherchent et inventent de nouveaux outils de pratique et de pensée, ayant souvent recours à des systèmes d’approche autres que l’art.

Histoire du géogramme et planogramme

J’ai eu recours à la géométrie le moment où le comment peindre encore aujourd’hui  m’a amené à reconsidérer l’espace peinture dans son aspect physique et structurel, là où la problématique du fond et de la forme se résout par l’articulation plein/vide. Le plein et le vide, deux notions complémentaires opèrent simultanément pour qu’il y ait perception. Afin que cette mécanique de perception soit évidente, la géométrie s’impose par son caractère perceptible commun et précis.

Dans un rectangle je délimite une forme géométrique, sa délimitation interne/externe implique deux formes. Celle qui est délimitée et celle qui la délimite. La perception de l’une implique sa complémentaire.
Ainsi je crée et définis le « géogramme » en tant qu’unité constituée dans un rectangle par l’articulation de deux éléments géométriques, articulés en plein/vide.

A partir de cette observation, mon travail se porte sur la recherche de ces géogrammes possibles. D’abord à plat, dessinés (représentés), après par l’élaboration des maquettes à l’échelle 1/10, l’élaboration des matrices échelle 1 et concrétisation du géogramme dans sa complémentarité inversée en deux peintures par le procédé plein/vide.

Parallèlement au travail de peinture une autre recherche commence sur la dynamique de cette mécanique. Moyennant d’autres techniques, procédés, matériaux, j’applique l’articulation de l’espace peinture à d’autres domaines (volumes fixes et mobiles, espaces articulés en transparent translucide…)

Durant cette période des pièces se réalisent, des projets émergent.

Les deux peintures complémentaires de «pi grec» étaient déjà réalisées depuis quelque temps. J’observais cette articulation : les deux éléments identiques constituant le géogramme, simplement inversés, imbriqués tel le yin yang de l’espace géométrique.
C’est à partir de cette articulation que le premier planogramme prend forme. Je ne sais pas s’il y eu d’abord les mains ou la pensée, je sais que j’ai compris en le faisant que j’étais en train de découvrir un nouvel espace autonome, de créer un nouveau percept et non pas une application.

Une bande de papier de quelques cm en largeur et une dizaine en longueur, quelques incisions faites au cutter, quelques articulations et je tenais dans la main ce premier planogramme. Tout fonctionnait ! Le géogramme en premier plan son complémentaire reporté, replié en arrière plan, « l’ici et l’ailleurs » restant lié dans ce nouvel espace. Le papier, support et matériau, possédait toutes les propriétés nécessaires, toutes les qualités plastiques, réunissait à lui seul tous les paramètres de cette nouvelle recherche alors que je donnais la définition du planogramme : géogramme dans sa structure plane projeté par l’articulation du pliage/dépliage dans l’espace tridimensionnel.

Revenir à la dimension surface, n’était-il pas encore reposer la question sur la préoccupation de toujours et tenter d’apporter une nouvelle approche de cet espace ?
Ainsi le géogramme et planogramme en parallèle, deux espaces autonomes, deux percepts, constituent aujourd’hui ma recherche.


Planogrammes
Planogramme : géogramme dans sa structure plane, projeté dans l’espace tridimensionnel par le pliage / dépliage.
Géogramme : unité géométrale construite dans un rectangle par l’imbrication de deux éléments articulés en plein/vide. L’absence de l’un construit la perception de l’autre.

A partir d’une feuille de papier, sans ajouts et sans déductions, simplement par incisions verticales et articulations horizontales, la surface se dresse en formant le planogramme.

L’incision verticale troue l’espace de la surface, crée une connexion directe entre le recto et le verso ; l’articulation horizontale agit par le pliage sur cette connexion. Chaque action, inciser, plier, crée un simultané qui opère sur les deux côtés de la surface et transforme cet espace.

Chaque planogramme est préalablement traité comme une formule mathématique. L’action mentale est étroitement liée à la production de l’action physique qui va transformer l’espace de la surface.
La solution trouvée se donne à voir d’abord par un graphique qui se déploie à plat avant sa transformation en structure projetée dans l’espace tridimensionnel.

Le planogramme est une mécanique de perception. Ce qui réside dans cet objet construit est sa propre formation, l'analyse et la synthèse de cette mécanique.
 
On peut penser qu’il suffit d’ajouter une dimension pour passer de l’espace bidimensionnel au tridimensionnel.
Le travail des planogrammes se place dans l’ « entre » de ces deux espaces, intègre la projection mentale de cette transformation et donne par des mécanismes de perception le « comment » de cette transformation.

Si on observait le point de départ et le point actuel de cette recherche, la question : où ça commence et où ça se termine, resterait en suspens.
L’étude du géogramme dans l’espace peinture, n’a pas empêché parallèlement l’invention du planogramme.
Le planogramme, mécanique de perception, crée son propre espace, est sa propre référence. Toute la recherche puisée dans les éléments constitutifs de ce percept, crée une œuvre qui s’autoréfère, s’autodynamise, se donne à être lue, aussi bien par son début, son milieu ou sa fin, sans poser d’autres questions que celles qui la constituent.

Les planogrammes Tautologiques (PlanosT), la multiplicité du même, n’a pas empêché d’isoler une articulation afin d’amener une étude plus approfondie et créer un nouvel événement dans le travail des planogrammes. Par la mise en clair de tout ce qui constitue la pensée et la pratique de ce travail, jusqu’à « comment le présenter », les Planogrammes / Livres, structures spécifiques, sont la synthèse de cette mécanique et de sa propre formation.

Description de l’objet :
Un étui en papier cartonné à trois volets, le troisième se refermant en s’imbriquant sur le premier, forme les deux éléments du géogramme. Un dessin en perspective axonométrique, transféré au dos du volet central, permet de l’extérieur l’identification de l’objet plié et enfermé dans son étui.
Dans cet étui sont placés :
1- le graphique à échelle réduite (cartel numéroté)
2- le graphique à échelle 1 : mise à plat du planogramme (les mesures et l’emplacement de chaque plan avec sa projection, ses points d’articulation, les incisions verticales). Une partie de cette surface est articulée, l’autre reste graphique.
3- le planogramme réalisé, plié.

Graphique et dessin axonométrique créent une connexion entre l’avant et l’après du planogramme ; un dialogue mental entre le moment qui précède et le moment d’après la construction.
Le graphique crée l’événement du planogramme, le dessin est le regard d’analyse de cet événement.

Réduisant leur échelle, le graphique sous forme de cartel et le dessin sous forme de vignette, font partie intégrante de l’œuvre. 

Ces planogrammes forment une "série géogrammaticale" ayant en commun l'utilisation du même géogramme articulé dans l'espace tridimensionnel. 

Le mode de recherche, de l'un à l'autre, s'effectue par : 
inversion de l'articulation complémentaire
ou rotation de l'articulation structurelle
ou variation de la portée de la projection
 
Ainsi, les uns se construisent en relation aux autres dans des rapports de complémentarité, d'inversion, de prolongation... Par exemple: Ce qui est structure externe  pour l'un devient structure interne pour l'autre. L'angle qui se trouve en retrait pour l'un se trouve en avance pour l'autre. Là où l'un se termine, l'autre se prolonge... 

Echelle limite ou « orioplastie » d’un planogramme.
Le planogramme puise dans une mécanique mentale avant de se produire en structure physique. Dans le passage entre les deux états, une mécanique des gestes manuels ajustés, est indispensable à sa formation.
Les dimensions du planogramme sont déterminées par l’intervalle de l’incision verticale d’1cm. Jusqu’à quelle réduction d’échelle les mains peuvent encore engager cette mécanique ( ?)

« Orioplastie » : orio (limite en grec) – plastie (plasticité) du grec plassein « façonner ».
Ce terme, créé pour désigner l’échelle limite du planogramme dans sa faisabilité (matériologique, plastique et physique), donne le sens à ce travail des multiples.

Dimensions :
Géogramme 2 x 2,5cm
Incision limite à intervalle de 0,5cm
Projection à 3cm
Planogramme 12,5 x 6 x 6cm

Présentation : Un étui, pochette transparente A5.
Une feuille A4 de papier translucide, pliée en deux.
Le graphique (12 x 6,3cm) imprimé sur un coté, le dessin axonométrique (5 x 3,5cm) sur l’autre.
Le planogramme plié, inséré au fond de l’étui.

Le graphique est la matrice mentale du planogramme. : trait continu pour l’incision, trait interrompu pour l’articulation extérieure, trait en point pour l’articulation intérieure.

Le dessin AX intervient après la construction du planogramme ; il joue avec les limites de visibilité. Chaque tracé, chaque intersection, puise dans la projection mentale qui fournit une sorte de logique pour voir encore là où on ne voit pas…

Par le moyen du graphique et du dessin AX on arrive à appréhender le planogramme de manière différente, à déplacer les limites de nos moyens d’observation.

Deux graphismes, deux représentations si différentes ayant le même référent.

Dans cette édition des multiples où le planogramme atteint son « orioplastie » minimale, je réponds à la question de son « orioplastie » maximale par la réalisation de son graphique à l’échelle 8. En tant que mécanique mentale, le graphique n’obéit pas aux mêmes règles, physiques / matériologiques, que le planogramme concret.


Apories
Dans le dernier travail des Planogrammes/Livres, quelques constructions se présentent horizontalement donnant aussi une vue de haut. Des parties se forment en découpe plane, d’autres laissent visible l’articulation du planogramme dans sa projection. Ces découpes observées ont permis plusieurs réalisations, laissant une certaine aporie de leur forme. Comment et à quelle fin interviennent – elles ? Je les observe et je les reconnais ces découpes planes, orthogonales ; elles ne sont que des géogrammes qui s’installent d’une nouvelle manière dans cet espace.

Je dirige alors ma recherche sur cette nouvelle observation/interrogation.
J’installe graphiquement la découpe voulue ; sur ses deux bords les géogrammes alignés. J’effectue ainsi le graphique avec les mesures des projections, les articulations internes externes.

Un premier planogramme se fait. Là où le graphique donne une vision correcte, le planogramme qui suit fait apparaître des « anomalies ». Je recommence. Un deuxième graphique prend place avec des modifications. J’agis sur un bord, il faut rectifier l’autre. Et ceci continue produisant des planogrammes qui portent des points d’interrogation. Chaque graphique donnant la solution d’une partie génère d’autres problèmes. Le graphique devenant trop compliqué je le laisse de côté et je recommence à chaque fois essayant de simplifier l’articulation.

Je comprends pourquoi la découpe attendue n’était pas survenue dans le travail précédent. Il reste à intérioriser comment elle investit cet espace complexe, prendre en compte tous les paramètres de cette géométrie mentale, de cette logique intérieure qui doit faire évidence.

Une dizaine d’études sont faites qui ont donné autant de planogrammes.
Les expériences où les projections se produisent de deux côtés, ont donné des articulations trop complexes où la perception se heurte à des obstructions, des incompréhensions, des irrégularités.
En simplifiant, les projections se produisent du même côté de la découpe ; la mécanique fonctionne mais ces planogrammes créent encore des situations aporétiques. La raison est la conjugaison de deux paramètres que j’installe au préalable : la suite ABABA et la découpe prédéfinie du géogramme.

Le processus engagé a produit une recherche sur l’aporie de cet espace. Un premier graphique pose des questions et un deuxième tend à les résoudre.
Au terme de ces recherches, j’obtiens en résultat deux planogrammes complémentaires AB et BA avec une suite verticale ABBBA, qui permettent à rendre compte de la manière dont que le géogramme investit cet espace.

Le géogramme est paramétré en deux éléments qui créent l’unité AB.
La projection de l’élément A donne toujours l’élément B, j’agis sur A, j’ai automatiquement B et vice versa.
Sur le géogramme AB j’ai cinq angles/départs A
Sur le géogramme BA j’ai trois angles/départs A.
Ces paramètres sont immuables ; sont les limites déterminantes du géogramme.

D’où toute la difficulté pour articuler une suite verticale ABABA sur le bord d’un géogramme horizontal AB et BA.
Même si j’essaie de combiner avec les projections interrompues par l’insertion de nouveaux points d’articulation, je n’obtiens pas la suite verticale ABABA.

Je décide d’isoler et réaliser pour ces deux planogrammes les étapes intérieures : 1ère étape la découpe avec ses angles/départ, 2ème étape la découpe avec ses angles/départ et ses projections simples et 3ème étape le planogramme final.
Je crée ainsi 3 diptyques. Ces trois étapes permettent d’observer d’abord la formation et élévation de la découpe, ensuite les projections simples afin d’arriver à la création finale du planogramme.

Ce qui se manifeste dans ce travail est la présence de cette difficulté apparente, qui crée un phénomène d’aporie, ce qui déclenche une recherche précise dont l’objectif n’est pas de produire des solutions accablantes mais d’approcher le plus possible les mécanismes intérieurs qui constituent la logique de cet espace.

L’objet final se donne à être observé entre la lecture de sa mécanique et la perception de son résultat.

Note :
Les recherches « Orioplastie » et « Apories », menées en parallèle s’entrecroisent…Les trois diptyques de cette série sont réalisés dans leur « orioplastie » minimale :
Incision à intervalle 0,5cm
Géogramme : 2,5x2cm
Planogramme : 12,5x10x2cm





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